Eidos XXI Bibliothèque
Collection Eidos XXI
YMER&MALTA / Benjamin Graindorge
2022
«Pour la réalisation de cette bibliothèque YMER&MALTA et Benjamin Graindorge sont partis des principes de la théorie des formes et de l’Eidos qui, chez Platon, se comprend selon une double assertion, relative à la fois à la forme mais aussi au concept. Qu’est-ce qu’un bureau ? De quels éléments est-il composé ? Comment reçoit-il de manière tangible, intelligible et sensible son usager ? De l’étude des apparences à celle des idées, le duo s’est mis à activer les différents possibles de la matière. En réunissant dans un seul et même titre l’Eidos de Platon et le XXIe siècle, Valérie Maltaverne et Benjamin Graindorge renouent avec leur domaine de prédilection, celui reliant le passé au présent, l’artisanat d’art aux nouvelles technologies.
Pour rester fidèles à l’ADN du Studio YMER&MALTA, Valérie Maltaverne et Benjamin Graindorge ont adjoint, comme à leur habitude, toute la richesse des savoir-faire ancestraux à l’innovation technologique la plus pointue. Ils optent ainsi pour le travail de la marqueterie de bois, technique déjà éprouvée dans la collection «La Belle Endormie : la Marqueterie Revisitée» présentée en 2014 et pour laquelle ils avaient réalisé le cabinet cloudInChest composé de 16 essences de bois naturels, et aujourd’hui dans les collections du musée des Arts Décoratifs de Paris. L’assemblage des facettes de bois y représentait un nuage pixellisé en mouvement. Ici, chaque élément prend part à la composition d’une forêt de bouleaux, une forêt dense, dans laquelle l’usager peut laisser en toute légèreté flâner son esprit. La façade de la bibliothèque n’est pas sans rappeler une autre œuvre, commandée à YMER&MALTA par la Cité internationale de la tapisserie pour la Collection «La Tapisserie d’Aubusson : The Great Lady» où Valérie Maltaverne collabore avec Sebastian Bergne pour réaliser le banc Forest, évocation d’un sous-bois de chênes et de bouleaux dans les brumes hivernales.
Si la bibliothèque se déploie autour de ce tableau évoquant la puissance et la profondeur de la forêt, elle n’en est pas moins connectée aux autres œuvres par sa structure en bois semblable à un entrelacs de lianes. Les cinq pièces de la collection se répondent dans un ballet de tiges, véritable réseau porteur qui vient habilement soutenir chacune des structures.
C’est en partie grâce aux nouvelles technologies qu’YMER&MALTA et Benjamin ont pu élaborer cet ingénieux système de réseaux organiques, ramifications proliférantes, tantôt piètement, tantôt support de tablettes. Le travail d’usinage numérique du bois a été rendu possible par le remarquable potentiel de fabrication de la dernière machine acquise par l’ARC, l’Atelier de Recherche et de Création du Mobilier national, une fraiseuse numérique à cinq axes, offrant la possibilité de réaliser des assemblages d’une finesse et d’une élégance extrême.
Des formes organiques puisées au cœur de la nature, des couleurs les plus naturelles possibles confèrent à l’ensemble un sentiment de luxe, calme et volupté. Conçu pour un homme ou pour une femme, cette bibliothèque manifeste sans conteste l’air du temps, un alliage des techniques anciennes et des technologies nouvelles, un goût certain pour le confort, un respect des matériaux nobles et naturels.
Un dialogue s’établit avec le corps, accompagné dans ses mouvements et dans ses gestes par le raffinement des formes, la légèreté des apparences, la rigueur des traits, la douceur du toucher, l’évidence des essences. Chaque ligne s’arrondit, se libère de l’angle droit pour inviter le corps à danser avec les courbes, et à se déposer avec délicatesse dans la souplesse de la matière.»
Cloé Pitiot, Conservatrice au Musée des Arts Décoratifs de Paris
Cette pièce a été présentée à la Chapelle des Gobelins, au Mobilier National.
Noyer blond, cuir, marqueterie en différentes essences de noyer
Prototypé à l’Atelier de Recherche et de Création du Mobilier national
L.210 x l.65 x H.200cm
Édition limitée à 12 exemplaires